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Frachet
28 novembre 2022

Les natures mortes au Louvre

Les choses : Une histoire de la nature morte

      
Anne Vallayer-Coster, Panaches de mer, 1769 [1]

Cette exposition qui se tient au Louvre est faite aussi avec la participation du musée d’Orsay, de la Fondation Etrillard et le soutien de médias comme Le Monde, Télérama, Beaux Arts Magazine, ARTE et France Culture. [2]

        
Nature morte aux pêches, Pompéi      Jacques Linard Les 5 sens & les 4 éléments 1627

Elle est constituée par quelque 200 œuvres très variées, des peintures et des sculptures bien sûr mais aussi des photographies et des vidéos qui nous font voyager à travers les cultures de l’Antiquité à l'époque actuelle.

      Luis Eugenio Melendez, NM aux figues, 1760

La première œuvre qu'on découvre sous la pyramide est celle, monumentale du camerounais Barthélémy Toguo, Le Pilier des migrants disparus.

      
Anne Vallayer-Coster, 1800                         Paul Lecuit-Monroy, Pêche et raisins 1881
Le gobelet de vermeil [1]

L'objectif du Louvre est de redonner son lustre à la nature morte « à la faveur de notre attachement grandissant aux choses ainsi qu’aux relations nouvelles qui s’établissent entre le vivant et le non-vivant ».

             
Juan Sanchez Cotan, Gibier, légumes et fruits, 1602
Anne Vallayer-Coster, Instruments de musique, 1770 [1]
     
Pieter Claesz  Crâne et, plume, 1628  Barend van den Meer, 1775, NM au chandelier


Pour cela, il a par exemple organisé un dialogue entre les œuvres de différents artistes comme Duchamp, Arcimboldo, Clara Peeters, Louise Moillon, Chardin, Manet, Miró, Zurbará ou encore De Chirico.

           
Anonyme, 18e siècle, Garde manger et pendule  -- Arcimboldo, L'automne, 1573

Sébastien Bonnecroy, Nature morte Vanité, 1641

Conçue par l’historienne de l’art Laurence Bertrand Dorléac, « Les Choses » est une exposition présentant l’évolution dans le temps d’un thème à la fois très connu et délaissé : la nature morte. Même si le genre a toujours attirés les peintres,  y compris les plus célèbres, il a le plus souvent été considéré comme un genre mineur.

         
Luis Eugenio Melendez, 1771 Pastèques et pommes dans un paysage et Prunes, figues, pain et cruche, 1765 [3]
         
Louise Moillon, 1633, coupe de cerises, de prunes et melon
Frans Snyders, Fruits et gibier, 1615

On en trouve pourtant des exemples dès la préhistoire, ce qui permet une incursion dans les profondeurs de l’histoire. Les artistes des époques les plus reculées, ont projeté dans ces objets leur propre représentation en magnifiant leurs formes et ce qu’elles signifiaient à leur époque.

       
Peeters Clara, Fleurs & fruits secs 1611       Jan de Hemm La desserte 1640

Ils ont pour cela fait appel à notre imagination, à notre sensibilité pour leur donner une véritable place dans leur époque, comme de véritables témoignages des us et coutumes représentatifs d'un moment de l’histoire.

            
Claesz Pieter Nature morte au hareng 1647  Baugin Lubin Nature morte à l’échiquier 1630
         
Heda Wilhem Claesz, 1647 NM au crabe   Floris van Shooters  NM au jambon  1626

L’exposition est aussi un temps privilégié pour réfléchir sur les évolutions des objets, leur utilité et leur symbolique, pour confronter leur signification passées et actuelles. Elle nous permet aussi de mesurer notre relation aux biens matériels dans la durée, des "haches préhistoriques" aux « récupérations » de Marcel Duchamp, du réalisme au non figuratif.

       
Don Eddy New shoes for H 1973        Dali Nature morte vivante 1956

Complément : Nature morte et peinture, historique
Une Nature morte est définie comme une représentation d’objets ou de choses inanimés, souvent des fleurs, de la vaisselle, de la nourriture,des ossements, des instruments de musique ou scientifiques, des ouvrages et même parfois des animaux morts... ou vivants.
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Paul Cézanne, Panier de fruits, 1888
Henri Matisse, Nature morte d’après " La Desserte " de Jan Davidsz De Heem, 1915

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De l’Antiquité au Moyen-âge, la Nature morte est le plus souvent un élément d’un ensemble plus large comme une scène religieuse. Elle devient un sujet par elle-même à partir du XVI° siècle. Au siècle suivant, elle sert en Europe à une méditation sur la signification des éléments symboliques du tableau comme les références au Christ ou les Vanités.

       
Jean-Baptiste Chardin, Le gobelet d'argent 1731 et Ustensiles de cuisine, 1733

D'un point de vue formel, les éléments sont souvent placés sur une table sur un fond assez sombre contrastant avec certains éléments mis en lumière et peints de façon très précise, surtout dans les couleurs et le rendu des objets.

       
Picasso Guitare, partition & verre 1912 -- Arman Déchets bourgeois 1959
Stoskopff Sébastien Grande vanité 1641

A partir de la fin du XIXe siècle, la Nature morte devient avec Cézanne prétexte à une exploration artistique, poursuivie par les cubistes, les futuristes et les dadaïstes.

Puis plus récemment, l'objet sert de prétexte à une réflexion plus sociétale comme pour la société de consommation chez les artistes pops, les post réalistes et les hyperréalistes anglophones.

       
Jan de Hemm Nature morte aux livres 1628
Le Caravage Corbeille de fruits 1597

Notes et références
[1] Présentation de Anne Valayer-Coster --
[2] Connaissances des arts, Les choses, Histoire de la nature morte, Livret de l'exposition, 68 pages, 12 octobre 2022
[3]
Les tableaux de Melendez au musée du Prado : Melendez Prado --

Voir aussi mes textes sur des expos :
Document utilisé pour la rédaction de l’article Edgar Degas et Mary Cassatt -- Toulouse-Lautrec -- Pissarro --
Document utilisé pour la rédaction de l’articleAuguste Renoir -- Claude Monet -- Berthe Morisot --

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<< Christian Broussas
Expo Les choses   © CJB  °°° 27/11/2022  >>
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