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Frachet
16 octobre 2015

Le Clézio Mondo et autres histoires

Référence : Jean-Marie Gustave Le Clézio, Mondo et autres histoires, 1978

« Le soleil brillait de son éclat fixe, tout près de l'horizon. C'était de lui que venait toute cette force, sa lumière poussait les vagues contre la terre. »

Enfants d'un peu partout, perdus dans ce monde si dur, ils se nomment Mondo, le petit garçon désorienté, Lullaby la baladeuse, Juba le sage, Daniel Sindbad, celui qui n'a jamais vu la mer, errant dans ces huit histoires, des enfants attachants qu'aime tant Le Clézio, un texte illustré avec beaucoup de poésie par Georges Lemoine.
Un album pas seulement pour les enfants, que les adultes apprécieront aussi particulièrement.

         

Chaque histoire s'apparente aussi à une critique de la société moderne qu'on trouve aussi dans d'autres texte de Le Clézio comme Le Déluge paru en 1966. Il pose en particulier le problème de l'identité de l'individu dans nos sociétés, à travers l'innocence de l'enfance et  la recherche des voies de la liberté.

Mondo, le personnage qui a donné son nom à ce recueil venait de nulle part [1], « Il était arrivé un jour, par hasard, ici dans notre ville, sans qu'on s'en aperçoive, et puis on s'était habitué à lui. » De temps en temps, il arrêtait un passant et lui demandait d'un air ingénu « Est-ce que vous voulez m'adopter ? »

                     

Ce sont des jeunes qui vivent de rien, libres mais menacés comme Mondo qui est obligé de se cacher, qui a toujours peur de se faire arrêter. Lullaby aussi est une jeune en rupture ayant quitté le lycée. Elle vit sur la côte, dans des bâtiments abandonnés, profite de la mer et du soleil.

  Mondo, film avec le jeune Ovidiu Balan

Daniel Sindbad, quant à lui, n'avait jamais vu la mer. Il s'échappe de son internat et vit comme il peut. Mais il profite de la mer, des oiseaux et des animaux qu'ils voient dans le creux des rochers...
Gaspar arrive dans un village abandonné où il va rencontrer des enfants qui vivent seuls, des bergers qui doivent rejoindre la vallée de Genna avec leur troupeau de chèvres. Il épouse leur mode de vie, chassant avec une fronde, se mouvant dans ce milieu naturel dans sa faune et sa flore.

            

On a dit que Mondo est un hymne à la marginalité, à la liberté. En ce sens, les portraits qu'il dresse de ces enfants lui ressemblent, lui dont on a aussi dit que c'était un globe-trotteur, parcourant le monde, humant l'air ambiant des évolutions de nos sociétés, évolutions que souvent il déplore ici encore dans ce recueil.
De sa Nice natale, il est allé renouer avec ses ancêtres à l'île Maurice [2], puis ses séjours américains, en particulier au Panama et au Mexique avant d'aller en Corée et en Chine, privilégiant toujours le contact avec les populations locales.

Notes et références
[1]
Les 8 nouvelles s'intitulent :Mondo, Lullaby, La montagne du dieu vivant, La roue d’eau, Celui qui n’avait jamais vu la mer, Hazaran, Peuple du ciel et Les bergers.
[2] Voir sa "trilogie mauricienne", La quarantaine, Rodrigues et le chercheur d'or

Voir aussi
* Mondo, Présentation --

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<< Christian Broussas
Mondo   © CJB  °°° 16/10/2015  >>
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