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Frachet
20 novembre 2020

François de Coustin, Élie Decazes, Le dernier favori

Référence : François de Coustin, Élie Decazes, Le dernier favori,  éditions Perrin,  470 pages,  15 octobre 2020

                   
                                                       Château de Malfard où il est né

Élie Decazes,  le grand favori de Louis XVIII, n’a pas vraiment laissé un nom dans l’histoire de France. Personnage méconnu donc, qui a tenté de dynamiser un pays dont les dirigeants étaient tourné vers le passé.

Rien ne le prédisposait à devenir "le" ministre de la Restauration, ni son milieu social, ni son parcours politique avant le retour des Bourbons. Il devait bien se dire aussi que le temps lui était compté et que l’avènement du réactionnaire Charles X sonnerait le glas de sa politique. Mais bien sûr, il ne pouvait pas prévoir l’assassinat du duc de Berry en 1820.  

                         
                                               Decazes, caricature, British museum

Le jeune ambitieux
D’abord, Élie Decazes est un roturier, un provincial de Libourne dans la Gironde. Pendant le 1er Empire, il s’occupe des affaires d’Hortense de Beauharnais et de son mari Louis Bonaparte, passant ensuite au service de la mère de Napoléon.
C’est un homme charmant qui présente bien, un "Rastignac" qui se rallie rapidement aux Bourbons, même pendant les Cent-Jours. Nommé préfet de police par Fouché puis ministre de la police et trois ans plus tard ministre de l’intérieur, Decazes fait son chemin, pousse ses pions dans l’ombre du ministère Talleyrand-Fouché qu’il remplacera lors de sa chute.

                   
                                                  Sa statue à Libourne et à Decazeville

Le favori de Louis XVIII
Louis XVIII
est un roi coincé entre son désir de dépasser les antagonismes et ceux qui le soutiennent, qui prônent une politique réactionnaire. Il passe rapidement sous le charme de Decazes qu’il appelle son fils et qui peut seul mettre en place sa politique de balance qui ne fait pas l’impasse sur la Révolution tout en donnant des gages aux royalistes.

Il applique donc cette politique, non sans difficultés et critiques mais il ne pourra résister à la vague des ultras-royalistes qui l’emportera après l’assassinat du duc de Berry et signera son meurtre politique.  

         
                                  Le château familial des Decazes à Bonzac, Gironde

L’après gouvernance
Sa carrière politique s’arrête en 1820, si ce n’est un poste d’ambassade à Londres, il revient à Paris sans retrouver de fonctions ministérielles car c’est le temps des gouvernements ultras. Il va ensuite exercer une certaine influence avec ses amis Guizot et Pasquier. En 1830, il se démène pour rallier la chambre des pairs à Louis-Philippe. Devenu un pair de France influent sous la Restauration et la monarchie de Juillet, il présida à la restauration du palais du Luxembourg et de ses jardins.

Esprit ouvert et curieux, il devint chef d’entreprise faisant des expériences dans le domaine agricole et dans l’industrie du fer et les mines, en particulier les forges de l'Aveyron à Decazeville qui lui doit son nom.
Il mourra accidentellement en 1860 sous le Second Empire, cet homme dont la vie a inspiré plusieurs personnages à Balzac.

Voir aussi
* Autour de l'histoire, Le XVIIIe siècle --

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