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Frachet
7 décembre 2020

Ruth Fivaz-Silbermann, La fuite en Suisse

Référence : Ruth Fivaz-Silbermann, La fuite en Suisse, préface de Serge Klarsfeld, coédition Calmann-Lévy/Mémorial de la Shoah, 1448 pages, novembre 2020

Les Juifs à la frontière franco-suisse durant les années de «  la Solution finale  »
Itinéraires, stratégies, accueil et refoulement
.
 

            Ruth Fivaz-Silbermann

« La Suisse aurait dû accueillir tous les Juifs à partir de 1942. » Ruth Fivaz-Silbermann

Ce "pavé" est le fruit d'une thèse qui renvoit aussi à sa propre histoire familiale. Il est basé sur un ensemble d'archives suisses sur les réfugiés, de dossiers préfectoraux français et de documents issus d'organisations d’entraide mais l'histoire de ses patents a aussi pesé lourd sur sa décision d'entreprendre ce travail.

                 
                       Photos de réfugiés juifs                                    Enfants juifs réfugiés

C'est l’Anschluss en 1938 qui pousse ses parents Mary et Victor Silbermann à fuir Vienne. La moitié de la famille ne reviendra pas des camps mais ses parents parviendront à obtenir un visa du consul de Suisse à Venise et se retrouve à Zurich. Tous deux sont alors internés au camp de Girenbad près d’Hinwil. Libérés, ils s'installent à Zurich où son père fait des traductions clandestines pour vivre.
En 1945, ils parviennent à obtenir le droit d’asile (sur quelque 65 000 réfugiés, seuls 2000 l'ont obtenu) et s'installent à Genève.

                   


À l’été 1942, «  la Solution finale de la question juive  » se met en place en France. Beaucoup de Juifs qui n'avaient pas encore pris la mesure de la menace, tentent de fuir en Suisse, solution qui paraît la plus simple, en traversant si possible la zone libre. Mais beaucoup d'entre eux seront arrêtés et déportés.

           
L’exposition au musée de la Résistance et de la déportation à Nantua (01)

La Suisse, peu favorable à cet afflux de population, entrouvre néanmoins ses frontières avec une certaine mauvaise volonté. Les chiffres reflètent bien la situation : quelque 12  500 Juifs venus de France y sont effectivement accueillis mais près de 3  000 sont refoulés et largement mis en danger.
( En frontière de la zone occupée par exemple, le taux de déportation est 50%, une personne sur deux n'ayant pas réussi de survivre à son refoulement)

            

On y suit le fonctionnement des réseaux, payants ou bénévoles, des passeurs, l'essor des réseaux de la résistance juive de plus en plus présents en Suisse.
On y rencontre d
es Juifs qui se décident à prendre la fuite après l'exécution de la "solution finale", le personnel qui a participé à la politique d’extermination, les dirigeants suisses et les politiques qu'ils ont suivies.

            
La frontière de St Gingolf en avril 1943   Camion de maquisards à Divonne 01

Ruth Fivaz-Silbermann estime que la Suisse a pratiqué une politique restrictive en n’autorisant l’entrée dans le pays qu’aux personnes avec visa ou sous protection des Conventions de La Haye. « Officieusement néanmoins, dès l’été 1942, une politique d’urgence plus souple a été appliquée sous la pression de l’opinion publique et des lobbys pro-réfugiés », écrit-elle. Des instructions de tolérance ont été émises et la Suisse a accueilli au total quelque 22 000 juifs pendant la guerre. » Elle ajoute qu'aucun des 4000 refoulements enregistrés sur l’ensemble de la frontière helvétique ne lui semble vraiment justifiable,

* Voir mon site Autour de l'histoire, Le XXe siècle --

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