Philippe Claudel, Le compromis

Référence : Philippe Claudel, « Le compromis »,  éditions Stock, 160 pages, 2018, jouée au théâtre des Nouveautés, Paris IX^e, avec Pierre Arditi et Michel Leeb. [1]

Deux amis se déchirent lors de la vente d’un appartement.

        

Philippe Claudel confie qu'il a écrit sa pièce depuis quelques années car les deux acteurs qu'il avait en tête, Pierre Arditi et Michel Leeb, n'étaient pas disponibles. Il connaît bien Michel Lebb qui avait déjà joué dans sa pièce intitulée "Parle-moi d’amour" et dont il pense qu'il a « une connexion rare avec le public. »

       

Il présente sa pièce de théâtre comme « une réflexion sur l’amitié : jusqu’où aller pour la sauvegarder ? » C'est l'histoire de deux amis "de trente ans" dont on se demande ce qu'ils sont prêts à accepter pour sauvegarder leur amitié. Difficile de dire sans ambages ce qu’on pense des autres, sinon le monde serait invivable et même ceux qu’on aime ne savent pas forcément ce qu’on pense d’eux.

Pour lui, le jeu d'acteurs ressemble au quotidien car dit-il « on joue tous un rôle dans la vie, où que l’on soit. On a tous un masque que l’on change constamment. Il n’y a qu’avec moi-même que je n’en porte pas. Et avec ma famille. Les autres aussi nous dessinent des masques. »

        

Confrontation dans un appartement vide entre deux amis, Denis un comédien médiocre qui veut vendre cet appartement qui contient des vices cachés, et Martin un dramaturge raté venu lui prêter main forte. Ils attendent l'acheteur éventuel qui doit visiter les lieux. En attendant, ils parlent de choses et d'autres, sans arrière-pensées au début puis on se taquine un peu, on se lance quelques piques qui parfois font mouche et on finit par se blesser.

     

Le fameux acheteur arrive enfin pour assister à un véritable règlement de comptes entre eux, simple spectateur qui pourrait bien devenir finalement une victime, celui qui pourrait leur permettre de trouver un compromis pour que survive leur amitié.

Philippe Claudel a choisi des personnages aigris par la vie, sans perspectives professionnelles, isolés dans un appartement vide comme leur vie, refaisant le monde par un après-midi du mois de mai 1981 avant de refourguer l’appartement à un acquéreur plutôt naïf… ou déstabilisé par une situation imprévisible.

Le thème de cette pièce, basé sur l'effritement d'une longue amitié, présente aussi des héros pas très fréquentables et socialistes en mal de Parti. Mais, à partir de répliques pleines de verve et qui font mouche,  comme l'écrit un critique, Le compromis  est une pièce « avec deux acteurs qui croisent le fer pour notre plus grand bonheur ».

         

Notes et références
[1] Mise en scène Bernard Murat, avec Pierre Arditti, Michel Leeb et Stéphane Pézerat, décor Nicolas Sire, musique Benjamin Murat

Mes fiches sur Philippe Claudel
 Philippe Claudel, "Le rapport de Brodeck" -- L'archipel du chien --
Philippe Claudel, "L'enquête" -- Philippe Claudel, "L'arbre du pays Toraja" --

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