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Frachet
5 juin 2019

Léon Blum, Je vous promets de revenir

1940-1945 : le dernier combat de Léon Blum
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Référence : Dominique Missika, Léon Blum, Je vous promets de revenir, éditions Robert Laffont, 310 pages, 2019
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                                        Léon Blum au congrès socialiste de 1932
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Du chemin politique suivi par Léon Blum, on connaît surtout quelques épisodes phare comme la scission de 1920 avec les communistes où il parle de « la vieille maison » qu’il faut bien garder en ces moments troublés ou comme leader du Front populaire en 1936 et de ses avancées sociales telles les congés payés et les quarante heures hebdomadaires.
L’auteur Dominique Missika a choisi de le suivre dans les dernières années de sa vie politique. 
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Pendant cette période, entre 1940 et 1945, il connut comme d’autres hommes politiques de la troisième république l’internement en France puis en Allemagne, accusé, outre le fait d’être juif, d’avoir été le "fossoyeur" du pays et l’un des responsables de la défaite.
D’emblée, il refuse de quitter la France, prêt à lutter contre tous ceux dans le régime de Vichy, veulent sa peau ou tout le moins en faire un bouc-émissaire. Vilipendé par la droite, ce juif socialiste –deux tares pour elle- est la cible désignée des collabos et des antisémites.
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Léon Blum
vers 1914 et à l’époque du Front populaire
Léon Blum et André Gide : une longue amitié
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Son procès s’ouvre à Riom pas très loin de Vichy en 1942, il parvient par sa connaissance des dossiers et sa dialectique à détruire la pertinence des accusations et à retourner la situation, au grand dam des hommes de Vichy.
Le procès tourne court mais Léon Blum est quand même assigné à résidence dans une maison gardée jour et nuit, située près du camp de Buchenwald, il échappe à des conditions plus difficiles sans doute en tant que "VIP" ou comme otage et possible monnaie d’échange.
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Biographie de Bernstein et Lacouture     
Blum après l’attentat de l’extrême droite dont il fut victime
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Mais il pense qu’il sera finalement sacrifié, il sombre dans une grave dépression, sauvé par une femme Jeanne Reichenbach qui parviendra à le rejoindre dans sa prison et fera tout pour lui remonter le moral.
Grâce aux recherches de Dominique Missika, cette femme effacée,  amoureuse depuis longtemps de Léon Blum, qui en fait un portrait magnifique, est mieux connue et son action, aux côtés de Léon Blum, fort bien mise en lumière.

    Ilan Greilsammer, Léon Blum Lettres de Büchenwald
Les 58 lettres qu’il écrivit à son fils Robert, lui-même prisonnier à Lübeck, d’avril 1943 à avril 1945

Léon Blum et sa femme sont libérés en avril 1945, se retrouvent dans un hôtel de Niederdorf dans le Tyrol. Rentré en France, il refuse un siège de ministre que de Gaulle lui propose et reprend l’écriture d’articles dans le Populaire, le quotidien de la SFIO.  
Son action politique n’en continue pas moins puisqu’il sera président de la conférence constitutive de l'UNESCO, signera les accords Blum-Byrnes en mai 1946 prévoyant l’annulation des dettes de guerre de la France.

Il présidera également le Gouvernement provisoire de la République de décembre 1946 à janvier 1947, qui participe à la mise sur pieds des institutions de la IVe république et finalise les négociations qui aboutissent au traité d'alliance franco-britannique de mars 1947.

         
                                        Léon Blum avec Jeanne, sa dernière épouse


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