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Frachet
7 février 2019

Christophe Burgeon Trajan

Le meilleur des empereurs ?

         
Référence
 : Christophe Burgeon, Trajan, éditions Perrin, 350 pages, janvier 2019

Christophe Burgeon, rattaché à l'Université de Louvain en Belgique, est considéré comme un spécialiste de cette époque, auteur de nombreuses monographies et articles centrés sur les guerres puniques et la période romaine. Il est l’auteur d’un autre ouvrage sur l’empereur romain Domitien intitulé Domitien, un empereur controversé.

Cette fois, il s’est consacré à un empereur qui, contrairement à Domitien, bénéficie d’un large consensus aussi bien par sa sage administration que comme chef de guerre, l’empereur Trajan qui suscita l’admiration de Machiavel.
Deuxième empereur de la dynastie des Antonins, Trajan fut même plusieurs fois couronné "optimus princeps" aussi bien par le Sénat que le peuple romain. Ce fils de soldat, né en 53 et qui régna de 98 à 117, contribua largement à cette période qu’on a parfois appelée "l’apogée de l’empire romain".

            
L’empereur Trajan             L’empereur Domicien       L’empereur Commode

Les dernières années du règne de Domitien furent  marquées par les persécutions et des exécutions de sénateurs romains. En septembre 96 après l'assassinat de Domitien, on fait appel à Nerva, un sénateur âgé et  sans enfant mais qui n’a pas le soutien de l’armée. Sa brève ascension sera marquée par une révolte des membres de la garde prétorienne à laquelle il répliquera  en adoptant le populaire général Trajan qui lui succédera à la fin de l’année 98.

Trajan passe pour avoir été le restaurateur de l'idéal augustéen défini comme une autocratie éclairée ménageant le Sénat et la liberté des citoyens. Sa politique sociale, aide sociale par exemple à l’intention des enfants pauvres et des petits agriculteurs, a largement améliorer la vie des plus démunis. Son action se concentra aussi dans le domaine des grands travaux, améliorant grandement le système d'approvisionnement en eau et remodelant la ville de Rome (les Thermes, les marchés Trajan ou la colonne Trajane), en particulier la construction du forum qui porte toujours son nom.

              

Sur le plan militaire, il réussit à renforcer le "limes" le long du Rhin et engagea une politique de conquêtes, annexant la Dacie et ses riches mines d'or, l'Arabie Pétrée (région de Pétra), l'Arménie, l'Assyrie et la Mésopotamie, portant ainsi l'Empire à son apogée.

La fin de son règne est marqué par une révolte juive et plusieurs soulèvements en Arménie et jusqu’en Dacie. La situation se stabilise mais le siège de la ville fortifiée d’Hatra échoue et la santé déficiente de l’empereur le contraint à se retirer. La situation se détériore au point qu’il doit se retirer de la Mésopotamie. Trajan prend alors la décision de nommer Hadrien gouverneur de Syrie. Mais Trajan va décéder peu après, ayant le temps de reconnaître Hadrien comme son successeur. [1]

Même si ce livre n’apporte pas grand-chose de neuf sur l’œuvre et la personnalité de Trajan, il est l’œuvre d’un spécialiste qui resitue parfaitement son rôle dans la perspective de l’époque et de l’évolution de l’Empire au début de la dynastie antonienne.

            
Histoire gréco-romaine    La première guerre punique

Témoignage de Dion Cassius, sénateur au temps des Sévères, qui dresse un portrait laudatif de Trajan (Dion Cassius, Histoire romaine, Livre LXVIII):

« Il dépense beaucoup pour la guerre, beaucoup aussi pour des travaux pendant la paix ; mais les dépenses les plus nombreuses et les plus nécessaires ont pour objet la réparation des routes, des ports et des édifices publics, sans que, pour aucun de ces ouvrages, il verse jamais le sang. Il a naturellement tant de grandeur dans ses conceptions et dans ses pensées, qu'ayant relevé le Cirque de ses ruines, plus beau et plus magnifique. Il souhaite se faire aimer par cette conduite que de se faire rendre des honneurs. Il met de la douceur dans ses rapports avec le peuple, et de la dignité dans ses entretiens avec le Sénat ; chéri de tous, et redoutable seulement aux ennemis.

S'il aime la guerre, il se contente de remporter des succès, d'abattre un ennemi implacable et d'accroître ses propres États. Car, jamais sous lui, ainsi qu'il arrive ordinairement, en pareilles circonstances, les soldats ne se laissent aller à l'orgueil et à l'insolence, tant il a de fermeté dans le commandement. »

Notes et références
[1] Les historiens sont assez partagés sur la réalité de cette adoption, Dion Cassius en particulier n’y croit pas, pensant plutôt qu’il s’agit d’une manœuvre de l’impératrice Plotine.

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