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Frachet
31 janvier 2019

Andreï Makine, Au-delà des frontières

Référence : Andreï  Makine, Au-delà des frontières, éditions Gallimard, 270 pages, 30 janvier 2019

     

Quelle mouche a piqué le jeune Vivien de Lynden, obsédé par la décadence  de l’Occident, pour écrire ce brûlot intitulé nouvel enfant  du siècle, son apocalyptique manuscrit Le Grand  Déplacement ?

 Avec mme Carrère d’Encausse

D’autant plus que sa mère tient à le faire publier. Pour ce faire, elle s’adresse à  un écrivain, ami de Gabriel Osmonde. [1] Ce dernier, que Vivien s’était  choisi pour maître à penser, voit le monde avec beaucoup de désenchantement, dénué de tout idéalisme, contrairement à Vivien.

Et cette femme, qui a perdu ses illusions humanitaires, dont le suicide semble la seule solution à son ennui, sent bien qu'il lui faut inventer une autre solution, abandonner les compromis, le monde des faux-semblants et des apparences, celui où les hommes sont coincés entre un sentiment diffus de peur de la vie et a peur existentiel de la mort.
Une autre vie donc, ce que Makine imagine comme une « troisième naissance », pour pouvoir dépasser les canons de la condition humaine.

         
Le testament français                       --                Au temps du fleuve Amour  --

Interview France Culture (extrait)

Pour Andreï Makine, son héros Vivien de Lynden est « l’enfant perdu d’un siècle égaré », auteur d'un manuscrit jugé très réactionnaire Le Grand Déplacement. Mais il écrit aussi : « Vivien de Lynden est un enfant, c'est notre enfant. » Au-delà des frontières, se présente d’abord comme un « roman dans le roman », à travers le problème posé par le manuscrit du Grand Déplacement et repose sur le thème de l'identité.

              
La fille d'un héros --      Le crime d'Olga Arbélina -- La musique d'une vie --

« Ce qui m'a intéressé, c'est bien sûr ce personnage même de Vivien de Lynden parce que c'est un enfant, c'est notre enfant. C'est l'enfant de cette société libérale, libertaire qui aujourd'hui se renverse en son contraire. Avec cette permissivité totale, on rencontre de plus en plus quand même le diktat du politiquement correct. Comment peut-on publier aujourd'hui ce brûlot ? A l'intérieur d'un roman de Makine on peut le faire. On peut le faire grâce à ce subterfuge stylistique mais c'est vrai qu'il paraît impubliable. » 

               
Jacques Dorme --                                                  La femme qui attendait

« Ce qui sauve Vivien de Lynden et sa mère Gaia - c'est elle qui a envoyé le manuscrit au narrateur, le narrateur qu'elle va rencontrer et aimer, c'est qu'ils découvrent la vraie identité.
Et notre vraie identité, c'est notre fugacité. Nous vivons entre 20 000 et 30 000 jours. Ce n'est pas la classe, ce n'est pas la race, ce n'est pas le niveau de richesse. Non, nous sommes des êtres très fugaces et ça on l'oublie souvent. »

« Quand on exprime une idée, il faut aller pour démontrer ne serait-ce que sa folie, il faut aller jusqu'à son terme logique. Sinon, il y a toujours des non-dits et les non-dits c'est comme des abcès qui un jour crèvent et puis qui nous contaminent. »

       
 L'archipel d'une autre vie -- Le pays du lt Schreiber --     Confession... --

Notes et références
[1] Gabriel Osmonde est un pseudonyme utilisé par Andreï Makine entre 2001 et 2011, date à laquelle il a rendu public son secret. Sous ce nom, il a publié 4 ouvrages intitulé
Le Voyage d'une femme qui n'avait plus peur de vieillir, Les 20 000 Femmes de la vie d'un homme, L'Œuvre de l'amour et Alternaissance.

Autres fiches:

* Romain Gary, La promesse de l'aube et Un certain M Pikielny --
* Henri Troyat, Maupassant
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