David Foenkinos Les Souvenirs
Pour David Foenkinos [1] qui aime parler d'amour dans ses romans, [2] il s'agit encore d'amour mais en l'occurrence, celui de ses grands-parents, la difficulté de se comprendre, cet écart des générations et des vies qui font les difficultés de communications. Mais au-delà des aléas de la communication, reste la tendresse, ces liens indissociables entre eux, cette méditation qu'il décrit sur la difficulté de vieillir et le placement en maison de retraite. « Mon enfance est une boîte pleine de nos souvenirs, » dit le narrateur qui vient d'enterrer son grand-père. [3]
« Ce livre, dans lequel -comme Kundera qu'il admire- Foenkinos revisite le mythe nietzschéen de l'éternel retour, est avant tout l'histoire d'une quête. Celle d'un apprenti écrivain, d'un «veilleur de chagrin» qui collectionne les images, les émotions du passé afin d'accumuler «la mélancolie nécessaire» à l'éclosion d'une œuvre. » [4]
Les souvenirs : la version filmée
Film de Jean-Paul Rouve avec Annie Cordy, Michel Blanc, Matthieu Spinosi, William Lebghil, Xavier Brière, Vincent Colombe. Scénario co-écrit par Jean-Paul Rouve et David Foenkinos où seuls les deux premiers tiers du roman ont été retenus. Julien Doré a participé à l’écriture de la bande originale du film.
A la mort de son grand-père, Roman qui rêve de devenir écrivain, se rapproche de sa grand-mère, déstabilisée par la mort de son mari. Suite à un problème de santé, ses enfants la place dans maison de retraite où elle ne se plaît pas, où elle s’ennuie.
Ses parents sont en train de traverser une période difficile, son père vivant mal son récent départ à la retraite. Un jour, il apprend la disparition de sa grand-mère et décide de partir à sa recherche.
Elle n’est bien loin, partie sur les traces d’une enfance qu’elle a passée à Étretat, qu’elle a quittée à cause de la guerre. Au crépuscule de sa vie, elle se plonge dans cette nostalgie de l’enfance comme dans une cure de jouvence. Mais, rattrapée par la maladie, cette parenthèse sera de coure durée car une nouvelle attaque lui sera fatale.
C’est ainsi que Roman s’ouvre à la vie à travers ce grand amour naissant dans le même temps où cette grand-mère qu’il aimait tant, disparaît.
Extrait du livre
« Il pleuvait tellement le jour de la mort de mon grand-père que je ne voyais presque rien. Perdu dans la foule des parapluies, j'ai tenté de trouver un taxi. Je ne savais pas pourquoi je voulais à tout prix me dépêcher, c'était absurde, à quoi cela servait de courir, il était là, il était mort, il allait à coup sûr m'attendre sans bouger.
Deux jours auparavant, il était encore vivant. J'étais allé le voir à l'hôpital du Kremlin-Bicêtre, avec l'espoir gênant que ce serait la dernière fois. L'espoir que le long calvaire prendrait fin. Je l'ai aidé à boire avec une paille. La moitié de l'eau a coulé le long de son cou et mouillé davantage encore sa blouse, mais à ce moment-là il était bien au-delà de l'inconfort. Il m'a regardé d'un air désemparé, avec sa lucidité des jours valides. C'était sûrement ça le plus violent, de le sentir conscient de son état. Chaque souffle s'annonçait à lui comme une décision insoutenable.
* Les souvenirs -- Charlotte --
* Le mystère Henri Pick -- Vers la beauté --
* Vidéo Fnac ---- Lecture d'un extrait Vidéo
Notes et références
- ↑ Né en 1974, David Foenkinos est l'auteur de dix romans et d'une pièce de théâtre. « La Délicatesse » publié en 2009 s'est vendu à 375.000 exemplaires. Ses livres sont traduits dans une vingtaine de pays. « Les Souvenirs » a fait l'objet d'un premier tirage à 50.000 exemplaires.
- ↑ De La Délicatesse aux Souvenirs
- ↑ L'Express
- ↑ Claire Julliard, "Le Nouvel Observateur" du 18 août 2011.
<< Christian Broussas – Les souvenirs - 8/02/2012 - maj 2018 © • cjb • © >>