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Frachet
8 janvier 2018

Mexique, La cité des Dieux

Teotihuacan, cité centrale du monde précolombien

       
La chaussée des morts vue générale                 La pyramide de la lune

Classé au patrimoine mondial de l’UNESCO, Teotihuacan est situé à 2275 mètres d’altitude dans les hautes terres semi-arides du centre du Mexique. Ses 20 km² ont accueilli quelque 100000 habitants pendant plusieurs siècles.  Les pyramides érigées avec des outils de pierre représentent les vestiges les plus importants de la cité.

À son apogée dans la première moitié du Ier millénaire, à l'Époque classique, Teotihuacan était la plus grande ville de toute l'Amérique précolombienne. À ce moment, elle pourrait avoir compté plus de 200 000 habitants, faisant de cette ville l'une des plus grandes du monde.

       
       Teotihuacan Sculptures du temple du Quetzal

Teotihuacan signifie « le lieu des dieux » ou « le lieu où ils deviennent dieux. » Ce qui renvoie au mythe du « Cinquième soleil », récit  qui décrit l’état de l’univers après la destruction de la société précédente. Le Soleil puis la Lune constituèrent les éléments astraux essentiels de la Cinquième création.

Architecture et urbanisme
 Dans la première phase (0-150 après JC) furent édifiées les pyramides de la Lune et du Soleil. Teotihuacan atteint son apogée ensuite (150-200 après JC)  avec un quadrillage de la ville en 4 quartiers principaux et la construction du temple du serpent à plumes (temple de Quetzalcoatl).

Politique et économie
Il semble bien que la structure politique était fondée sur des gouvernants représentants les 4 quartiers. Les grandes fresques murales montrent des dignitaires officiant dans leurs fonctions. Commerce et guerres étaient étroitement liés. Les alliances se nouaient autour de l’échange d’objets, plumes de quetzal, mica, jadéite et l’obsidienne, trésor de Teotihuacan.

      
Peinture murale Patio du Jaguar                                       Fresque murale (fragment)

Surtout, elle contrôlait les importants gisements d'obsidienne d'Otumba et Sierra de las Navajas. Elle était également un lieu d'échanges avec les autres entités politiques de Mésoamérique, notamment pour le commerce du jade, du copal, de l'onyx, de la résine aromatique de la côte du golfe du Mexique ou des plumes caudales du quetzal venues du pays maya.

Dieux et rites
Dans la cité, les religieux jouaient un rôle primordial. Titulaires de nombreux lieux de culte, les prêtres initiaient les cérémonies pour obtenir les faveurs des divinités. Ils dirigeaient des vases liturgies pour implorer la fertilité, demander l’unité politique ou en appeler au cosmos.

                      Le serpent à plumes
Plaque de jade d'un souverain maya

Vie quotidienne et artisanat
Il semble bien que Teotihuacan ait été  une ville multi-ethnique, avec des quartiers distincts occupés par les Otomi, les Zapotèques, les Mixtèques, les Mayas et des peuples nahuas.
L'habitat est constitué de plusieurs pièces souvent décorées de peintures murales, distribuées autour de patios protégés par un mur d'enceinte. La famille est très hiérarchisée, du "pater familias" aux serviteurs.
Les patios permettaient l'entrée de la lumière et le captage des eaux de pluie stockées dans des citernes. Les toits s'ornaient souvent de motifs architecturaux et d'acrotères sculptés. [1]

L'artisanat était très développé, attirant de nombreux étrangers des cités voisines. On y travaillait surtout la pierre, l'os et les coquillages, façonnant les décors des vases en céramique et les peintures murales constellées de messages politiques, ce qui signifie que l'État contrôlait largement le développement artistique de la cité.

    
                                      Le temple du serpent à plumes

Relations avec l'extérieur
Elle fut à son apogée la plus puissante métropole de Mésoamérique (en gros le Mexique et l’Amérique centrale), influançant les autres cités par son rayonnement artistique. Elle étendit sa domination sur tout l'Altiplano central établissant des réseaux socio-économiques avec les autres cités, en particulier avec Monte Alban.

Déclin et chute de Teotihuacan
Sa disparition reste encore inexpliquée. On sait seulement qu'elle fut ravagée par un immense incendie. Vers 550, beaucoup d'oeuvres d'art, de représentations de dignitaires furent brisées ou saccagées. Tous ces indices font plutôt penser à une révolte d'un prolétariat surexploité qui aurait marqué le déclin de la cité.

      
Masques en pierre          en serpentine          en marbre

Notes et références
[1]
L'acrotère est un relief constitué par un muret situé en bordure de la toiture, dans le prolongement de ses murs de façade.  

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